Dopamine anaérobie en administration intracérébroventriculaire dans la maladie de Parkinson avec complications liées à la L-dopa : essai randomisé contrôlé de phase I/II
Une nouvelle thérapie innovante par infusion intracérébroventriculaire continue de dopamine anaérobie (A-dopamine) a été développée et évaluée par l’équipe du Pr David Devos (CHU de Lille – Inserm U1171), chez des patients parkinsoniens avec complications motrices liées à la L-dopa. Ce traitement, délivré par pompe abdominale connectée à un cathéter implanté dans le 3e ventricule, vise à contourner les limites pharmacocinétiques de la L-dopa.
Dans une étude ouverte de phase 1 (n=12), aucun effet indésirable grave n’a été rapporté. En phase 2 (essai randomisé en crossover chez 9 patients), l’A-dopamine a significativement réduit le temps en dyskinésie ou bradykinésie (critère principal, mesuré par actimétrie à domicile, p=0.027). Les patients ont gagné en moyenne 3 heures par jour de temps sans dyskinésie, et 2.7 heures par jour de temps « on » sans dyskinésie gênante. Au total le gain de temps « on » en bonne autonomie était de 6.2 heures par jour. Les effets indésirables (nausées, somnolence) étaient transitoires et évitables par titration lente. Aucun cas de dyskinésie induite par A-dopamine n’a été noté, même à forte dose, suggérant un mécanisme anti dyskinétique potentiel. Le dispositif a été bien toléré, avec un suivi jusqu’à 3,5 ans sans complications majeures. Tous les patients ont souhaité poursuivre la thérapie. Ces résultats soutiennent la faisabilité et la sécurité de la neuromodulation pharmacologique intracérébrale par dopamine directe, ouvrant la voie à un essai de phase 3 en double aveugle.
Moreau et al, Nat Med. 2025 Mar;31(3):819-828. doi: 10.1038/s41591-024-03428-2. Epub 2025 Jan PMID: 39775041